Le Mouvement Colibris a organisé une conférence sur le thème de la communauté, en présence de Bernard Werber, écrivain, Margalida Reus, responsable générale international de la Communauté de l’Arche, Thierry Kuhn, Président d’Emmaüs France, Pierre Rabhi, fondateur de Colibris et Mathieu Labonne, Directeur de Colibris et coordinateur du centre Amma France.
Mathieu Labonne introduit la conférence en évoquant les peurs liées au mot communauté et les clichés relatifs au éco-hameaux. Selon lui, la société d’aujourd’hui ne rend pas libre, alors il faut redonner confiance à l’individu en tant que conscience. Il faut créer une fédération des consciences, mais pour les relier, il est nécessaire de développer des actions locales grâce à la société civile créative.
Pierre Rabhi évoque le « désert intérieur » de nos sociétés: vivre dans l’anonymat, augmentation de la suspicion et de l’angoisse dans les villes. Nous avons créer « des agglomérations au détriment de la relation ». Il est important de constituer des communautés où l’individu se sent réintégrer à un ordre, à un vivre-ensemble. C’est l’objectif du Projet Oasis mis en place par le Mouvement Colibris.
« Il ne peut y avoir de changement humain sans changement de l’être humain lui-même » Pierre Rabhi
Bernard Weber, en tant que scientifique, nous raconte le succès de la société créée par les fourmis. L’observation des fourmilières lui a permis de comprendre notre espèce car les fourmis existent depuis 120 millions d’années, et l’Homme depuis 7 millions d’années, donc elles ont pu comprendre quelle est la meilleure société. La solution des fourmis est la création d’une communauté où tout le monde se sent bien, avec une ville, une agriculture, un élevage, une reine pondeuse, des castes et un système où 1/3 des fournis ne fait rien, 1/3 fait des choses qui gênent tout le monde et le dernier tiers répare les bêtises du 2e tiers et compense le premier tiers ! Il évoque également la capacité d’adaptation des espèces qui sont toujours vivante grâce à la solution qui consiste à suivre les voies suivantes : « plus petit, plus féminin et plus solidaire ».
Bernard Weber évoque également le rôle du monde des sciences fictions qui doit nous annoncer les dangers à venir et montrer les nouvelles idées. Il nous fait part de son association Arbre des possibles qui a pour but d’imaginer un futur possible pour l’humanité. Il est donc important de décrire le monde idéal pour nos enfants, d’imaginer un monde meilleur, qui une fois que nous l’avons trouvé, nous pourrons défendre cette nouvelle vision.
« C’est maintenant que nous devons inventer, avec notre imaginaire, ce qui va arriver de formidable à nos petits enfants, à nos arrières petits enfants » Bernard Weber
Margalida Reus partage son expérience de la vie en communauté. Elle évoque la communauté comme un lieu de transformation car les personnes doivent évoluer en même temps que la communauté, se remettre en question. La communauté est en mouvement et en évolution car chaque personne doit faire sa part, agir ensemble. Selon elle, les deux conditions inhérentes à la vie en communauté sont l’esprit de bienveillance et le désir de vérité. La personne peut se transformer, transformer la communauté pour enfin transformer le monde. Notre peur est la plus grande résistance au changement.
Thierry Kuhn partage l’expérience de la communauté Emmaüs, dont la 1re a été créée en 1949 par l’Abbé Pierre. L’accueil y est inconditionnel, c’est un lieu de rencontre où tout le monde travail ensemble. « Nous avons tous besoin de RAISONS de vivre plus que de QUOI vivre »
En conclusion, si on veut changer le monde, il faut changer soi-même.
« Le changement humain est la clef de voute » Mathieu Labonne
Vous pouvez visionner la conférence, ci-dessous: