Le sol est une ressource limitée qu’il est nécessaire de protéger. Le sol se forme à partir de la décomposition des résidus végétaux et de l’altération des roches sous l’action de l’eau, du climat, et des organismes vivants. Selon Soil Science Society of America, il faut 200 à plusieurs milliers d’années pour former une hauteur de sol d’un centimètre.

« Une nation qui détruit ses sols, se détruit elle-même. » Franklin D. Roosevelt, 1937

• Le sol nourrit le monde: 95% (en poids) des aliments sont produits directement ou indirectement grâce aux sols dans le monde selon la FAO en 2015.
• Le sol stocke, sous forme de matériaux organiques, 2 à 3 fois plus de carbone que l’atmosphère. En 2014, entre 1500 et 2400 milliards de tonnes de carbone organique sont stockés dans les sols mondiaux, selon l’ADEME.
• Le sol contribue à la gestion des flux d’eau en remplissant les nappes phréatiques et en limitant les inondations. Il retient également les polluants.
• Le sol abrite une quantité immense de micro-organismes vivants dont seul 1 à 5% ont été identifiés. Pour info, 70% des antibiotiques présents sur le marché sont issus des bactéries du sol.
• Le sol fournit divers matériaux pour l’activité de l’Homme (argiles, tuiles…)

Aujourd’hui, le sol est menacé par les activités humaines : l’artificialisation des sols par le développement des villes, l’eutrophisation¹ des sols accrue par l’activité agricole et la combustion du pétrole ou du charbon, le changement d’usages des sols (par exemple: changer des terres non cultivées en terre cultivée). Les autres impacts de l’Homme sont la pollution locale des industries qui laissent des sites pollués, l’acidification² des sols accrue et la contamination diffuse des sols par l’apport extérieur d’éléments ou de molécules qui augmentent leur teneur initial dans le sol. L’industrie agricole, très consommatrice de produits chimiques, détruit la fertilité des sols.

D’ici 25 ans dans le monde, la dégradation des sols pourrait réduire la production d’aliments de 12 % et augmenter de 30 % leur prix selon l’UNCCD (United Nation Convention to Combat Desertification).

Les activités humaines aggravent des phénomènes naturels tels que l’érosion ou la salinisation. Les conséquences de nos actions sont citées ci-dessous :

• Une aggravation de l’érosion³ causée surtout par l’action de l’eau et qui à long terme entraîne une dégradation irréversible des sols.
• Une diminution des matières organiques qui entraîne une diminution de la fertilité du sol, de la capacité à retenir l’eau, du stockage de carbone…
• Une perte de la biodiversité causée par la dégradation physique et chimique des sols. Pour info, la capacité des sols à absorber l’eau peut être réduite de 90% s’ils ne contiennent pas de vers de terre.
• Une aggravation du tassement des sols dues à la mécanisation des activités agricoles, viticoles, forestières ou au surpâturage. Cela cause une diminution de la porosité du sol qui limite le développement de la faune et la flore et favorise la production d’azote.
• Une augmentation de la salinisation des sols causée par une mauvaise irrigation des sols, un pompage des nappes phréatiques excessive… Cela rend les cultures plus toxiques, diminue les rendements et la capacité d’absorption de l’eau par les plantes…

Des solutions existent :

• Une récolte raisonnée des arbres par des techniques plus respectueuses comme l’agroforesterie
• Une meilleure gestion des jardins publics et privés
• Un développement urbain durable qui doit prendre en compte la demande de logement mais aussi la préservation des sols
• Les déchets (les boues, les cendres de bois ou le compost…) peuvent être recyclés par épandage
• Une dépollution des sites contaminés
• Une agriculture BIO et locale
• L’utilisation de techniques agricoles plus respectueuses du sol comme l’agroécologie

Il est surtout très important de bien connaître le sol et la pollution de celui-ci afin de mieux le protéger. Le sol a un rôle important à jouer dans la lutte contre le changement climatique.

Une vidéo d’animation, ci-dessous, a été réalisée par Global Soil Week :

Cet article est basé sur la plaquette de l’ADEME « Les Sols portent notre Avenir », que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

Pour  plus d’informations sur le stockage du carbone organique dans le sol, n’hésitez pas à lire la plaquette réalisée par l’ADEME en cliquant ici.

L’ADEME a également publié un article dans son Magazine ADEME & vous, que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

¹ Augmentation du contenu en éléments nutritifs (azote, soufre…), qui se traduit par un développement important de la végétation par rapport à un milieu habituellement pauvre.

² L’apport d’acide ou de réactions produisant de l’acide qui amène à une diminution du pH des sols. Exemples : les retombées atmosphériques acidifiantes, l’utilisation d’engrais ammoniacaux et produits phytosanitaires soufrés

³ Processus d’altération de la surface du sol et de modification du relief, impliquant le détachement de particules de sol, leur transport et leur dépôt à distance