
Vers la sobriété heureuse de Pierre Rabhi
Pierre Rabhi, dans son livre « Vers la sobriété heureuse » dénonce les vices de la modernisation de nos sociétés et nous propose un autre modèle. Il partage avec ses lecteurs ses expériences, sa culture, ses choix et sa volonté de promouvoir un monde où l’humain et la nature sont au coeur de nos actions. Il partage son mode de vie et nous éclaire sur la notion de sobriété heureuse.
« Désormais, la plus haute, la plus belle performance que devra réaliser l’humanité sera de répondre à ses besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains. Cultiver son jardin ou s’adonner à n’importe quelle activité créatrice d’autonomie sera considéré comme un acte politique, un acte de légitime résistance à la dépendance et à l’asservissement de la personne humaine » Pierre Rabhi
« Pour que les arbres et les plantes s’épanouissent, pour que les animaux qui s’en nourrissent prospèrent, pour que les hommes vivent, il faut que la terre soit honorée. »Pierre Rabhi
Pour définir la sobriété heureuse, Pierre Rabhi relate l’histoire d’un village africain où grâce aux engrais chimiques, la récolte a été fructueuse. Le vieux paysan explique aux jeunes l’importance de garder à l’esprit la sobriété même dans les moments d’abondance: « En toute circonstances, gardons la mesure des choses pour que la satisfaction puisse toujours habiter notre âme. Et si nos besoins sont outrepassés, n’oublions pas ceux qui ne parviennent pas à les satisfaire, car Dieu donne pour que nous donnions »
Pierre Rabhi nous fait part de son choix, avec son épouse, d’acheter une exploitation agricole afin d’y créer un oasis harmonieux fondé sur des principes écologiques et refusant ainsi tous les préceptes de l’agriculture industrielle. Il a rejoint les pionniers de l’agriculture biologique et partagé son expérience dans de nombreux pays du Sud. La sobriété est pour lui une conviction liée à son choix de vie. Il dénonce cette absurdité, maintenant bien connue, « d’appliquer à une planète naturellement limitée un principe artificiel illimité »!
« Le choix d’un art de vivre fondé sur l’autolimitation individuelle et collective est des plus déterminants; cela est une évidence. »Pierre Rabhi
Pierre Rabhi parle d’une « pseudo-économie » où la seule richesse consiste en la richesse financière, la création monétaire. Il dénonce l’omniprésence de la finance dans nos sociétés. La finance est érigée comme « divinité » et accentue le clivage Nord/Sud. Les vraies richesses se perdent au profit d’une modernisation de la civilisation. L’évocation des vraies richesses m’évoque le livre de Jean Giono, « Les vraies richesses » qui tente d’alerter la société sur les dangers de la société industrielle et financière.
« Le citoyen sans salaire et sans ressource perd toute réalité sociale; il est réduit à l’état d’indicateur du niveau minimal de la prospérité nationale » Pierre Rabhi
Changer de paradigme, changer de société équivaut à mettre l’humain et la nature au coeur de nos préoccupations. Il cite cette fameuse prophétie: « Seulement après que le dernier arbre aura été coupé, que la dernière rivière aura été empoisonnée, que le dernier poisson aura été capturé, alors seulement vous découvrirez que l’argent ne se mange pas »
Ce changement doit passer par un rééquilibrage masculins/féminin. « Il ne s’agit pas selon nous de la sacrosainte parité, mais du rapprochement et de l’harmonisation dynamique des valeurs et des sensibilités, des talents, dont la complémentarité peut sauver le monde »
Il dénonce également l’éducation actuelle des enfants où seul l’intellect est favorisé au détriment de tout travail manuel et où le rapport à la nature est inexistant. Il est essentiel pour que ce nouveau paradigme se réalise d’éduquer l’enfant à se réaliser lui-même, à développer son être, « c’est-à-dire de l’aider à révéler sa personnalité unique, ses talents propres, pour répondre à la vocation que lui inspire sa présence au monde et à la société ».
« Il ne suffit pas de se demander : « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants? »; il faut également se poser la question: « Quels enfants laisserons-nous à notre planète? » Pierre Rabhi
« Il est absolument évident que c’est par le changement positif des individus que le monde changera positivement. Il n’y a pas d’autre voie. » Pierre Rabhi